Presque 20 ans après avoir refusé de chanter dans des municipalités dirigées par des maires du Front National, Patrick Bruel récidive. L’artiste s’est confié au magazine Technikart et confirme son ambition de boycotter les mairies du parti de Marine Le Pen.
Patrick Bruel relance son combat contre le Front National

On dit souvent que l’histoire se répète. Aujourd’hui même un artiste comme Patrick Bruel pourrait le confirmer. Nous sommes en 1995, les élections municipales en France viennent d’offrir pour la première fois trois municipalités au Front National. Les villes d’Orange, Toulon et Vitrolles rejoignent en effet le camp du parti de Jean-Marie Le Pen. Programmé pour deux concerts dans les villes d'Orange et Toulon, Patrick Bruel s'engage alors fermement en politique en déclarant annuler ses deux spectacles. L’artiste refuse de faire le show auprès de municipalités dirigées par un parti « xénophobe et raciste », mais organise d’autres concerts dans les villes proches pour ne pas décevoir ses fans.
Un positionnement qui fait alors débat à l’époque puisque des chanteurs comme Charles Aznavour ou Khaled refusent tout boycott. De son côté, Jean-Marie Le Pen ne se prive pas de tacler Patrick Bruel en rappelant son véritable nom. « La ville de Toulon devra se priver des vocalises du chanteur Benguigui. Ses jappements de chiot mal lavé et mal élevé n'empêcheront pas le Front national de continuer son action politique en faveur des Français menacés d'être des parias dans leur propre pays ».
19 ans plus tard le même scénario se répète ! Une différence ce n’est pas trois villes que le FN a conquis lors des dernières élections municipales mais 11 ! Autre point commun, la ville d’Orange qui doit accueillir un concert de Patrick Bruel une nouvelle fois en juin prochain. Problème la ville est restée aux mains du même maire depuis 1995 et ne devrait pas donc voir Patrick Bruel. C’est en tout cas ce que le chanteur a expliqué dans les colonnes de Technikart. « Même si je peux comprendre que des électeurs désespérés répondent à un discours populiste, je ne veux pas me produire devant une institution dont je méprise l'idéologie », explique Patrick Bruel qui confirme son intention de s’engager dans le débat politique avec d’autres artistes. « Je crois surtout que le salut doit venir de l'école, du refus du repli sur soi proposé par les discours populistes ».
Au cours de cet entretien pour Technikart, Patrick Bruel est également revenu sur la polémique Dieudonné et le fameux « Jour de Colère ».
Par Jeremy Lenormand

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